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Florian vit à Chamonix, célèbre station alpine de Haute-Savoie. D’ordinaire, il n’est pas vraiment le genre d’ado, à buller les weekends, dans sa garçonnière, devant son ordinateur, un coca et un sachet de chips à portée de la main. Notoirement, il est plutôt du genre sportif. Sauf que, ce samedi-là, était un jour particulier. Car, pas plus tard que le mercredi précédent, Florian avait reçu par courrier recommandé, une lettre d’embauche de la part d’un grand parfumeur parisien. Selon les termes de la lettre, il devait même se présenter, dès le lundi suivant, au siège de la société, pour participer aux premières discussions, en préambule du lancement, de la nouvelle fragrance de la prestigieuse maison. Son rêve de toujours allait enfin se réaliser. Florian en effet, était ce que l’on appelle dans le jargon du métier, un « nez ». C'est-à-dire une personne, dotée d’une mémoire olfactive exceptionnelle. Dès le premier entretien, il s’était prêté à une démonstration, Et devant un parterre de recruteurs ébahis, son petit numéro avait fait mouche. Sa tendance naturelle à renifler un peu partout, lui avait d’ailleurs valu une fâcheuse réputation, auprès de ses voisins . Certaines mauvaises langues allaient jusqu'à écrire, sur les réseaux sociaux, qu’il s’insufflait dans les narines, des substances toxiques, en se servant d’une vieille chambre à air, couverte de rustines. Allez savoir comment ! Ce samedi-là, donc, Florian décida, contrairement à ses habitudes, de se laisser aller paresseusement, sur son canapé, le casque audio vissé sur la tête, volume poussé à fond, à visionner pendant des heures, Autant en emporte le vent, son film préféré. Ce n’est donc que, bien après minuit que Florian rendit les armes et s’endormi. Aussi, au petit matin, rien ni personne n’aurait pu le faire décoller de son lit, à l’exception de son fidèle compagnon Eole, un chien bâtard recueilli dans la rue, un soir de grande tempête, conséquence de l’effet de Foehn, qui sévit généralement l’automne, dans les régions alpines. Lorsque le clébard éprouvait l’envie de satisfaire à ses besoins naturels, Florian n’avait alors, pas d’autre choix, pour faire cesser ses aboiements, que de l’emmener faire une promenade. Ce dimanche, avec ses joues creuses et son regard vaporeux, notre gaillard n’avait pas fière allure. Lorsqu’il se heurta à un agent de police qui, manifestement, ne semblait pas animé des meilleures intentions. - Contrôle d’identité monsieur ! - Vous ne portez pas le masque, pourtant obligatoire depuis ce matin 00h00 ! Florian n’était naturellement pas au courant de cette mesure, et puis, l’idée de se couvrir le nez dans la rue, lui était de toute façon insupportable. Voilà qui ne sentait pas bon pour lui. J’ai laissé mes papiers chez moi. - Pas de masque, pas de papier ! Votre compte est bon ! FLorian pensa soudain à son rendez-vous du lendemain. S’il était placé en garde à vue, jamais il ne pourrait gagner Paris a temps, et la carrière dont il avait tant rêvé, et qui semblait à portée de la main, prendrait soudain du plomb dans l’aile.