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Ce n’est qu’en arrivant chez lui que Mathieu trouva la culotte. Il était allé, comme tous les samedis matin, faire sa lessive à la buanderie du coin. L’endroit était désert à cette heure de la journée, aussi put-il en profiter pour lire le magazine qu’il venait tout juste de s’acheter. Bref, c’était un samedi matin paisible de plus passé au son de la laveuse et du roulis relaxant de la sécheuse. De retour chez lui, cependant, après qu’il eut vidé le panier de vêtements qu’il ne s’était pas donné la peine de plier sur place, il la vit. Une minuscule culotte de satin rose, bordée de dentelle délicate. Elle lui semblait de petite taille. Il n’était pas expert en matière de sous-vêtements féminins, mais il pouvait très bien imaginer la petitesse des fesses qui entraient là-dedans. Et ce n’était définitivement pas le genre de vêtements qu’une mère aurait achetés pour sa jeune fille. Il se dit qu’il devrait sûrement retourner à la buanderie et laisser cette culotte bien en évidence, quelque part, pour que sa propriétaire puisse la récupérer. Mais c’était une si jolie culotte! Elle risquait plutôt de se faire dérober par quelque bonhomme un peu trop solitaire. Après mûre réflexion, il décida de la garder, étant lui-même esseulé. En passant ses doigts sur le tissu satiné, il ne put s’empêcher d’envisager toutes sortes d’hypothèses. Tout à coup, une très belle fille aux longs cheveux noirs cascadant sur un dos droit et mince prit forme dans sa tête. Elle enfilait la minuscule culotte le long de ses jambes effilées et soyeuses. Cette vision lui procura une bouffée de chaleur dans l’entrejambe. Mathieu décida qu’il était grand temps que finisse la période de sécheresse dont souffrait sa vie personnelle depuis trop longtemps et que cette culotte lui rappelait avec une impertinence cuisante. Après l’avoir déposée sur un fauteuil, il se ravisa et se dit qu’il vaudrait mieux, après tout, la rapporter en passant, un matin de la semaine suivante. En attendant, il pourrait très bien la laisser traîner où bon lui semblait. Il n’y avait effectivement aucun danger qu’une présence féminine indiscrète ait la glorieuse idée de surgir dans son appartement! La semaine s’écoula, finalement, sans que Mathieu ramène la culotte à la buanderie. Il s’était vite rendu compte qu’il aimait bien l’apercevoir là, trônant sur son fauteuil préféré. Comme ça, lorsqu’il rentrait chez lui, elle lui procurait l’illusion que quelqu’un l’attendait. Quelqu’un qui, peut-être, venait tout juste de la retirer en espérant son arrivée. «Quelle agréable fantaisie!», se disait-il pour excuser son geste. Le samedi suivant, il l’oublia complètement, habitué qu’il était de la voir. Elle était devenue un ornement familier de son appartement spartiate. Ce ne fut qu’en déposant ses vêtements dans la laveuse qu’il s’en souvint. «Il est trop tard, maintenant. Si je vois une femme qui a l’air de chercher quelque chose, je saurai bien quoi faire…», se dit-il sans grande conviction. Il ne se pressa pas, ce matin-là. Il était peu probable que la dame concernée se présente, mais il resterait quand même un certain temps, au cas où. Il n’avait rien au programme, pour le moment. D’ailleurs, la plupart des gens qu’il côtoyait le trouvaient un peu bizarre, de faire sa lessive si tôt le samedi matin, journée qui devait normalement être vouée à la grasse matinée. Mais Mathieu avait toujours été un lèvetôt. Il avait, en fait, une discipline assez marginale; aux dires de ses collègues, du moins. Les bars dont la musique était tonitruante, dans lesquels chacun s’exhibait dans l’espoir de ne pas passer la nuit seul? Très peu pour lui. Non que ses nuits étaient bien remplies, malheureusement! Il en était même à son quatorzième mois d’abstinence. Nul besoin d’ajouter qu’il s’agissait là d’un record qu’il ne s’amusait pas à crier sur tous les toits. Sa dernière aventure avait été désastreuse. Il avait eu la malencontreuse idée de s’intéresser d’un peu trop près à l’une de ses clientes, et cela avait mal tourné. Elle avait attendu deux mois avant de lui avouer qu’elle était mariée. «Je suis encore très amoureuse de mon mari!», avait-elle ajouté. Ah bon? Il devait être trop idéaliste, car il était persuadé qu’elle n’avait pas vraiment eu le comportement d’une femme amoureuse en se donnant à lui. Enfin… c’en était terminé avec elle. Pour ce qui était des autres filles, il était trop timide. Il s’agissait d’ailleurs de son plus gros problème. Geneviève, son amie de toujours, s’amusait même à lui donner des similicours de séduction. Ils avaient passé leur enfance et leur adolescence côte à côte. Bref, presque toute leur vie ensemble. Mathieu lui avait appris à jouer au hockey et au baseball, alors qu’elle lui retournait l’ascenseur en lui faisant rencontrer des femmes solitaires. Les résultats de ces tentatives étaient cependant tous plus désastreux les uns que les autres. Les femmes rencontrées étaient bien, pour la plupart, mais il y avait toujours quelque chose qui clochait. Mathieu ne pouvait en fait supporter qu’elles aient des attentes envers lui. Le simple fait d’aller dîner avec quelqu’un qui espérait une relation durable le rendait mal à l’aise au point qu’il en perdait tous ses moyens. Il se sentait alors coincé, se croyant obligé d’adopter une conduite particulière qui ne lui était pas naturelle. En un mot, toutes ces mises en scène étaient beaucoup trop compliquées! Il avait essayé d’expliquer ce malaise à Geneviève, mais elle avait la tête dure. En revanche, le coup de patin de cette dernière s’était amélioré à une vitesse vertigineuse. Pas mal, pour une fille! Mathieu avait toutefois de la peine à la voir autrement qu’en garçon manqué, ce qu’elle était effectivement enfant et adolescente. Elle était pourtant jolie, mais ses aptitudes aptitudes athlétiques l’emportaient sur sa féminité. Mathieu ne s’était, de toute façon, jamais attardé à ses charmes, se contentant de lui faire part de ses impressions sur ses divers petits amis. Il l’adorait en fait comme une sœur. «Ah, si je pouvais simplement rencontrer une fille comme elle! Enfin, presque comme elle…», se disait-il une nouvelle fois ce matin-là. Il en était là dans ses réflexions, quand la sécheuse s’arrêta. Il se dépêcha d’empiler ses vêtements pêle-mêle dans son panier, vérifia qu’il n’avait rien oublié et se dirigea vers son appartement d’un pas quelque peu alourdi par ses récentes pensées. Dès son arrivée chez lui, il se changea en vue de la pratique de baseball qui l’attendait. Geneviève devait venir le chercher d’un moment à l’autre. Elle le ramena chez lui vers quatorze heures. Ils étaient tous deux affamés par l’exercice et le grand air. Mathieu lui proposa de préparer un déjeuner vite fait et d’aller le déguster dans le parc voisin. — Tiens, je vais m’occuper de ta lessive pendant que tu prépares de quoi me nourrir, s’offrit-elle. — Non, laisse, je ferai ça en revenant! — Allez! J’ai déjà vu des caleçons et des bas troués, ne t’en fais pas. Je m’en occupe! Il ne restait que les boissons fraîches à réunir. Mathieu était en train de prendre la bouteille de jus de pomme dans le frigo, quand il sentit une présence derrière lui. Geneviève se tenait devant la porte de la cuisine, un superbe soutien-gorge de satin rose pendant au bout d’un doigt, et elle le considérait d’un air moqueur: — Tu me caches quelque chose? — Non, rien du tout! Mais où as-tu trouvé ça? — Dans ton panier, petit cachottier! Allez, vas-y, raconte! Ce n’est pas maintenant que tu vas me priver de tes histoires, hein? Elles sont bien trop rares! — Mais je t’assure que… Attends, montre. Il s’empara du soutien-gorge et l’examina sous toutes ses coutures. — Arrête de faire l’idiot. À qui est-ce? — Un peu de patience. Il se dirigea vers le fauteuil pour y chercher la fameuse culotte, puis se souvint qu’il l’avait déplacée quelques jours auparavant. Il revint sur ses pas, se dirigea vers son lit et se rendit vite compte qu’elle était assortie au soutien-gorge. — C’est un peu fort, ça! — Bon! Si tu ne veux pas me dire ce qui se passe, inventemoi au moins une histoire! — Eh bien, figure-toi que samedi dernier, en revenant chez moi, j’ai trouvé cette culotte dans mes affaires. J’allais la ramener à la buanderie ce matin, mais je l’ai oubliée. Et maintenant, voilà que j’ai le soutien-gorge assorti! — Ah oui! je vois, répliqua Geneviève d’un air sceptique. — Je te le jure! C’est quand même incroyable, de me retrouver avec un tel ensemble! C’est un peu fort, comme hasard! — En effet. Puisque tu relies ça au hasard… Ils en restèrent là. Il n’allait tout de même pas faire des pieds et des mains pour convaincre son amie de sa bonne foi! Elle croirait bien ce qu’elle voudrait, après tout. Et il n’allait pas lui avouer non plus qu’il avait bel et bien choisi de garder la culotte chez lui. La décision finale s’était prise sans qu’il s’en aperçoive, mercredi ou jeudi, il ne s’en souvenait plus très bien. Il regardait à ce moment-là la télé, quand sa main s’était distraitement posée sur la culotte satinée. Il s’était alors mis à imaginer la tête qu’il ferait si la belle de ses rêveries, à laquelle ce petit bout de soie rose appartenait sans doute, sonnait sans prévenir à sa porte pour la réclamer. De fil en aiguille, l’histoire s’étoffait. L’inconnue ne se contentait pas de reprendre son bien et de partir, loin de là! Sans un mot et au rythme d’une musique inaudible, elle se déshabillait devant lui avec des gestes précis et décidés, mais chargés de sensualité. Ne portant qu’un soutien-gorge – ressemblant d’ailleurs à celui découvert dans ses affaires par Geneviève –, la belle inconnue revêtait la jolie culotte, tout en adressant à Mathieu un sourire enjôleur. Mais elle ne s’arrêtait pas là. Saisissant les côtés du sous-vêtement échancré, elle le faisait remonter sur ses hanches rondes, avant que ses doigts fuselés ne glissent sous le doux tissu et descendent toujours plus bas. Mathieu était hypnotisé par les longs ongles disparaissant dans la toison noire qu’il avait aperçue plus tôt, devinant plus qu’il ne voyait leurs mouvements sur la chair humide. Enfin, pour lui permettre d’admirer le spectacle, la belle écartait les jambes et, repoussant la culotte, exposait son sexe luisant, dont Mathieu pouvait sentir les effluves sucrés. Puis, d’un doigt habile, elle dessinait le contour de ses lèvres pleines, exerçant une pression ferme avant de glisser à l’intérieur des replis invitants. Mathieu avait alors détaché son pantalon, le faisant tomber jusqu’à ses chevilles. Il s’était emparé de la culotte provocante, la laissant effleurer son ventre, puis ses cuisses de sa douceur satinée, tout en regardant la séductrice jouir devant lui. Sans s’en rendre compte, il s’était mis à se caresser poursuivant ses gestes jusqu’à ce que la culotte se retrouve imbibée et qu’il sorte de son songe, pantelant et plus frustré que jamais. Il était dès lors impensable qu’il se débarrasse de la culotte. Il l’avait lavée soigneusement, presque amoureusement. Désormais, elle ne trônerait plus sur son fauteuil favori, mais entre ses draps. Ce serait son petit secret bien à lui. Mais maintenant, avec ce soutien-gorge assorti… Visiblement, Geneviève était encore persuadée qu’il vivait une nouvelle aventure et que sa timidité légendaire l’empêchait d’en parler. Elle se baladait à travers l’appartement, le soutien-gorge au bout des bras, virevoltant à travers les pièces, un sourire narquois bien accroché aux lèvres. — Alors, on va manger ou non? dit-il pour finir cette discussion. Quelques jours plus tard, après un match, Mathieu avait décidé de décliner l’invitation de Geneviève et des autres gars de l’équipe de hockey, qui poursuivaient la soirée à la discothèque. Il était déjà tard, et Mathieu avait bu son quota de bière pour un samedi soir. Évidemment, Geneviève avait lancé à la blague qu’il avait un rendez-vous secret et ne voulait pas partager la nouvelle ni les détails juteux avec ses amis. Le reste de la bande s’était aussitôt mis à le harceler de questions, jusqu’au moment où il avait réussi à s’échapper, cachant à peine son agacement. Il était donc retourné chez lui un peu éméché, passablement fâché contre Geneviève, mais pas assez fatigué pour se coucher tout de suite. Il venait de mettre de la musique et de commencer à lire quelques articles d’un magazine. En se laissant tomber sans ménagement sur son canapé, il sentit quelque chose sous lui. Passant sa main sous ses fesses, il trouva le magnifique soutien-gorge. Dans l’état où il était, il n’en fallut pas davantage. Il le tint délicatement devant lui, essayant d’imaginer la taille et la forme des seins qui s’y sentiraient à leur aise. Il les voyait assez menus, mais fermes, les aréoles couleur chocolat au lait étirant le fin tissu. Il partit chercher la culotte, et après l’avoir placée sur le canapé près du soutien-gorge, il tenta d’imaginer le corps de la femme à qui cet ensemble soyeux conviendrait. Dans sa tête, elle était mince, plutôt petite, aux courbes plus subtiles que prononcées. Si seulement il la connaissait! Oh, mais il la connaissait quand même un peu! Son image, du moins, se précisait. Elle devait être du genre à porter des vêtements très élégants et féminins, des talons aiguilles qui la faisaient paraître plus grande. Ses longs cheveux noirs étaient généralement remontés en un vague chignon, qu’il se ferait le plus grand plaisir de défaire, afin de libérer les longues mèches. Ça y était, la femme de ses rêveries était à nouveau apparue devant lui, l’aguichant de ses doigts habiles suspendus aux boutons de sa robe. Allait-elle enfin se décider? Ah, tout à coup, voilà! Elle dévoilait sa gorge, puis sa poitrine enfermée dans le soutien-gorge rose, dont la couleur contrastait avec sa peau mate. La robe ajustée descendait lentement, son ventre plat s’exposait enfin jusqu’à la fine dentelle délimitant la bordure de la minuscule culotte. Elle avait, comme il se doit, enfilé de longs bas fins qu’elle n’avait pas encore retirés. Mathieu avait, de son côté, commencé depuis un bon moment les mouvements de va-et-vient sur sa verge, maintenant aux aguets, et admirait le spectacle qui s’offrait à lui. Ses mouvements se firent de plus en plus insistants. La jeune femme, devant lui, se pinçait légèrement chaque sein à travers la mince étoffe, puis les dégageait de leur étau, avant de les offrir aux mains et à la bouche de Mathieu. Celui-ci palpait avec délice ces deux morceaux de chair, qui étaient conformes à ce qu’il avait imaginé, à savoir fermes et doux. Puis, il les embrassait, avant de lécher et sucer avidement leur pointe dressée. De longs cheveux cascadaient sur cette admirable poitrine, donnant à la femme une allure irréelle et diaphane. Elle était avec lui sur le divan, ses longues jambes repliées de chaque côté des hanches de Mathieu. Celui-ci voulait caresser cette taille fine et ces fesses minuscules, mais l’inconnue se dégageait aussitôt pour se relever dans sa posture initiale. En se retournant, elle faisait tomber ses cheveux magnifiques au creux de ses reins, permettant à Mathieu d’admirer l’arrière de son corps et d’égarer ses mains sur les fesses invitantes de la jeune femme. Ensuite, en lui refaisant face, elle se mettait à quatre pattes et s’avançait lentement vers lui d’une démarche féline. Il essayait de son côté d’enregistrer chaque détail dans sa mémoire: culotte et soutien-gorge roses, bas de soie et talons aiguilles, chevelure époustouflante, sourire ravageur… Jusqu’à ce qu’elle l’atteigne enfin et laisse ses lèvres pâles et pulpeuses prendre la relève de la main trop familière de Mathieu. Sa bouche talentueuse exerçait, sur la queue durcie, de petits pincements des lèvres, puis laissait la langue s’enrouler tout autour, avant de l’aspirer tout entière dans sa bouche. La succion était de plus en plus vigoureuse et rapide. Puis, la belle arrêtait presque subitement son manège, prenant le temps de caresser tendrement ce pénis offert. Mais dès que Mathieu était de nouveau en contrôle, elle reprenait sa succion implacable avec encore plus de force. Elle jouait à ce petit jeu plusieurs fois, amenant chaque fois Mathieu au bord de l’extase avant de le calmer, pour mieux le torturer à nouveau. Celui-ci ne pouvait que tenter d’endurer ce doux supplice le plus longtemps possible, jusqu’à ce qu’il soit réduit à fermer les yeux et à se laisser aller dans la bouche avenante. Refusant de reprendre ses esprits, Mathieu s’endormit finalement sur le canapé, une petite flaque laiteuse sur le ventre. À compter de cette soirée, de plus en plus d’événements invraisemblables se produisirent. Tout d’abord, Mathieu se mit à bander n’importe où et à tout moment de la journée. Il n’avait qu’à penser à cet ensemble de satin et vlan! Instantanément, il se sentait comme un étalon prêt à sauter sur la première jument venue. Cette phase dura presque deux semaines. Et s’il ne rencontrait pas bientôt quelqu’un avec qui il pourrait enfin libérer un peu de cette tension, il allait éclater, il en était certain. Il se masturbait en effet presque tous les jours et avait l’impression de retomber en pleine adolescence. Pire encore, il semblait totalement incapable de se contrôler: sous la douche, le matin; avant de se coucher, le soir. Parfois même en plein jour, il s’éclipsait dans les toilettes pour se soulager rapidement. Autre fait exceptionnel: un soir, en sirotant une bière en compagnie de ses copains, il partit de lui-même faire la conversation à une fille assise seule au bar. Il faut dire, pour sa défense, que Mathieu avait déjà consommé plusieurs bières de trop et que la perspective de rentrer seul chez lui le démoralisait outre mesure. Il passa donc à l’attaque et cela fonctionna. Après quelques heures de conversation plutôt agréable, la fille du bar l’invita chez lui. La jeune femme était grande et blonde, sans être particulièrement jolie, mais Mathieu avait mis de côté ses exigences pour le moment. Il avait besoin d’une femme, là, tout de suite. Même si ce n’était pas la déesse à laquelle il aspirait, tant pis! Elle compenserait peut-être d’une autre manière. Elle lui servit une bière, et comme il le souhaitait, l’embrassa en laissant sa main aller droit au but. Et elle ne fut pas déçue! L’effet fut immédiat. Comme un ressort, Mathieu banda au point d’être très inconfortable. Son hôte l’encouragea alors à se déshabiller, en fit autant devant lui, et l’invita à la suivre dans sa chambre. Mathieu ne se fit pas prier. Enfin, il connaîtrait autre chose que sa main calleuse! Elle le suça sommairement, ne semblant pas être trop friande de ce préliminaire. Peut-être avait-elle plutôt envie d’autre chose, qui sait? Elle prit place au-dessus de lui et glissa le membre bien dressé de Mathieu en elle. Il expérimenta ensuite, au cours de cette seule nuit, plus de positions différentes qu’il ne l’avait jamais fait jusqu’alors. Cette fille avait une imagination et une souplesse du tonnerre! Elle semblait aussi assoiffée que lui, aussi baisèrent-ils frénétiquement, se faisant jouir mutuellement à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’ils s’endorment, totalement épuisés. Quand il s’éveilla, Mathieu était désorienté et en proie à un effroyable mal de tête. Sa douleur s’accentua dangereusement quand il vit la fille endormie près de lui. Son premier instinct le poussa à se lever et à s’habiller à toute vitesse. Que s’était-il passé? Était-il à ce point en manque pour «ramasser» cette fille et se retrouver chez elle? Quelques scènes de la nuit passée lui revinrent en mémoire. Elle n’était pas si mal, après tout. Mais quand même! Passait-elle ses fins de semaine avec des gars différents chaque nuit? Mathieu en eut un frisson. Il était maintenant prêt à partir. Qu’était-il censé faire? Laisser son numéro de téléphone quelque part? Mais il n’était pas du tout certain d’avoir envie de la revoir. Il ne pouvait tout de même pas partir ainsi, comme un voleur, après la nuit qu’ils venaient de passer. Il vit tout à coup, sur une petite table, ce qui semblait être un compte de la compagnie de téléphone. Un nom, une adresse, un numéro. Il supposa que c’étaient ceux de sa maîtresse. Il griffonna les informations sur une feuille d’un petit bloc-notes, l’enfouit dans sa poche. Puis, il laissa un bref mot: Désolé, je devais partir tôt. Merci pour la belle soirée, je t’appellerai! «Salaud, se dit-il, tu pourrais au moins la réveiller.» Mais il pouvait aussi ne pas le faire, ce qu’il choisit. On était samedi, il avait beaucoup de pain sur la planche et, bien honnêtement, il n’avait pas la force de mentir à haute voix. Il quitta donc l’appartement comme un lâche, se convainquant toutefois que la fille devait probablement s’attendre à un tel comportement de sa part. Mathieu avait pris un peu de retard sur son horaire de lessive habituel, mais il passa quand même chez lui, prit une douche rapide, ramassa ses vêtements et se rendit à la buanderie. Il se dirigea automatiquement vers ses laveuses habituelles. Comme il était quand même tôt pour le commun des mortels, la plupart des appareils étaient inoccupés, et l’endroit n’était pas encore très achalandé. Il allait déposer ses effets personnels à l’intérieur d’une des laveuses, quand il remarqua quelque chose gisant au fond. Il s’en empara et réalisa qu’il s’agissait d’un bas de soie identique à ceux que portait sa maîtresse imaginaire lors de sa dernière visite. Il le mit en boule et l’enfouit discrètement dans la poche de son jean. Quelle chance! À ce rythme-là, il posséderait bientôt une garde-robe féminine complète! En arrivant chez lui, il sortit le bas de sa poche. Très doux, pâle et translucide, sans maille apparente. Il le fit glisser lentement entre ses doigts et sentit presque immédiatement une douloureuse érection resserrer son pantalon. Il plaça son nouvel outil de plaisir avec les deux autres et se permit de rêvasser encore une fois. Il commençait à trouver un peu bizarre le fait de fantasmer et de se masturber en pensant à une fille qui n’existait probablement pas, mais après tout, cette petite fantaisie ne faisait de mal à personne. Sylvie, celle avec qui il avait passé la nuit, pourraitelle porter ces vêtements? Peut-être pourrait-il lui demander de les enfiler, pour voir. Le seul risque étant qu’elle détruise l’image qu’il se faisait de la femme irréelle qui hantait son imagination. Il était cependant prêt à prendre cette chance. hantait son imagination. Il était cependant prêt à prendre cette chance. Il passa donc cette soirée et les suivantes à se demander s’il devrait téléphoner à Sylvie. Mais chaque fois qu’il allait composer son numéro, il ne pouvait s’empêcher de voir son visage et de le comparer à celui de la femme mythique qui le hantait. Et là, il changeait invariablement d’idée. Ce n’est que le samedi suivant, en trouvant dans la sécheuse le bas de soie complétant la paire, qu’il commença à se demander si ces effets étaient vraiment déposés là par hasard. Mais qui donc pouvait s’amuser à ce petit jeu avec lui? Il chassa immédiatement cette pensée idiote de sa tête. Ce n’était pas le genre de choses qui lui arrivaient, à lui. Et cela ne pouvait pas non plus être quelqu’un qu’il connaissait. La seule fille dont il était proche, c’était Geneviève. Et ce n’était pas vraiment une fille; du moins, pas dans le sens d’une aventure potentielle. «Le jour où Geneviève portera de tels vêtements, il pleuvra sans doute des grenouilles!», se dit-il en souriant. Peut-être était-ce une blague qu’elle lui faisait, pourquoi pas? Il doutait qu’elle soit du genre à lui jouer un tel tour, mais essaierait de lui en parler subtilement, juste pour voir. Mathieu eut alors une soudaine inspiration. S’il arrivait plus tôt que d’habitude à la buanderie, peut-être rencontrerait-il la femme distraite et mystérieuse qui perdait chaque semaine un nouvel élément de sa garde-robe? C’était décidé, il mettrait son plan à exécution dès la semaine suivante. Le samedi suivant, comme prévu, Mathieu se rendit à la buanderie une heure plus tôt qu’à son habitude. Il avait même dû régler son réveil pour l’occasion. Il était matinal, mais pas à ce point! Le mystère était cependant trop grand, il voulait en avoir le cœur net. Il se rendit vite à l’évidence: il n’y avait à la buanderie qu’un gros barbu avec son jeune fils et une dame d’un certain âge. «S’il s’agit de cette dame-là, se dit-il, je suis foutu! J’aime autant ne pas y penser!», se dit-il, dépité. Le gros barbu, quant à lui, lavait des vêtements nettement trop masculins pour avoir quoi que ce soit à voir avec toute cette histoire. Mathieu fit tout de même le tour des laveuses et sécheuses, tentant de découvrir un indice. Rien pour le moment. Il entreprit donc sa corvée hebdomadaire, se promettant de bien observer les faits et gestes des clients qui se présenteraient au cours des minutes suivantes, tout en songeant au petit drame survenu récemment. Il avait en effet appelé Sylvie quelques jours plus tôt, et elle s’était montrée ravie de l’entendre. Ils s’étaient donné rendez-vous chez elle. Sous le coup d’une soudaine impulsion, il avait apporté les vêtements, ignorant encore comment il s’y prendrait pour lui demander de les revêtir, même s’il y avait longtemps réfléchi. Il trouvait la demande délicate, car ils n’en étaient qu’à leur deuxième rencontre. Mais la tentation était trop grande, alors il se devait d’essayer. Comme il l’avait espéré, Sylvie l’avait accueilli à bras ouverts. Elle était impatiente et l’avait directement entraîné dans la chambre. En voyant son air vaguement indécis, elle avait cru qu’il n’avait pas envie d’elle. Il tournait en fait autour du pot un moment, ne sachant comment formuler sa requête. Finalement, il avait sorti les sous-vêtements d’un sac qu’il avait apporté et les lui avait montrés. Elle les avait regardés attentivement, puis ses yeux avaient rétréci, et elle s’était dégagée, le visage déformé par la colère. — Qu’est-ce que c’est que ça? Les vêtements de ton ex? T’es malade ou quoi? Je pensais qu’on s’entendait bien, tous les deux! Allez, sors, va-t’en! — Mais calme-toi, voyons! Ce ne sont pas du tout les vêtements de mon ex! Je t’expliquerai plus tard… Mais si tu ne veux pas les porter, ce n’est pas grave. Oublie ça! Mathieu s’était fait plus cajoleur. Il lui avait assuré que ces vêtements n’appartenaient à aucune autre femme, se contentant d’affirmer qu’il désirait la voir les porter en raison de leur délicatesse. Amadouée, Sylvie avait pris les dessous afin de les observer avec soin. Elle semblait en apprécier la qualité et la douceur. Après quelques instants d’hésitation, elle était partie dans la salle de bain et était réapparue quelques minutes plus tard. Mathieu avait tenté de son mieux de ne rien laisser transparaître de sa déception. Mais ça n’allait pas du tout! Le soutien-gorge était trop serré et faisait rebondir les seins de Sylvie de façon disgracieuse. La culotte, quant à elle, était trop étroite, laissant déborder des hanches généreuses. C’était le contraire de ce que Mathieu attendait, et il était déçu. Tout à coup, il n’avait eu qu’une idée en tête: partir… mais pas avant d’avoir récupéré ses vêtements. — Merci, Sylvie. Enfin, je voulais juste savoir s’ils t’iraient… — Tu voulais me les offrir? Comme c’est gentil! Viens ici, que je te remercie correctement… Il s’était approché, mais la vue de la fille défigurant les vêtements qui lui avaient procuré tant de plaisir l’avait perturbé. Il avait tenté de lui demander le plus gentiment possible de les retirer, mais son air renfrogné avait gâché l’effet escompté. Voyant qu’il ne souriait plus, Sylvie était retournée dans la salle de bain pour se changer. Puis, elle était revenue, vêtue d’une robe de chambre, lui avait tendu les vêtements et lui avait fait signe de venir la rejoindre au lit. «Mais qu’est-ce que je fais ici, moi? Cette fille ne me plaît même pas!», avait-il tout à coup réalisé, comme s’il avait eu une révélation. Dépité devant ce qu’il s’apprêtait à faire, mais résigné devant son manque de désir, il avait alors dit: — Écoute, Sylvie, il faut que j’y aille. On… on se reprendra peut-être une autre fois, d’accord? — Comment ça, il faut que tu y ailles? J’avais donc bien raison! T’es rien qu’un malade! Allez, dehors, et ne te donne pas la peine de m’appeler! dehors, et ne te donne pas la peine de m’appeler! — Oui, bon, salut… C’était ainsi qu’ils s’étaient quittés, et Mathieu se sentait à présent misérable. Il s’était conduit comme une parfaite ordure. Qu’est-ce qui lui prenait, ces jours-ci? Et de toute façon, comment s’était-il retrouvé dans le lit de cette fille? Son jeûne sexuel lui avait sûrement fait perdre les pédales. Et le fait de demander à Sylvie d’enfiler les sous-vêtements avait été une grave erreur. Elle avait, du même coup, rompu le charme. Il se rendait compte qu’il n’y connaissait absolument rien en matière de tailles de femmes. Ces vêtements lui allaient si mal, la pauvre! L’inconnue devait donc être encore plus mince que Sylvie, qui lui avait pourtant semblé assez svelte. Étonnamment, depuis ce malheureux épisode, il examinait attentivement chaque fille qu’il croisait dans la rue, essayant de deviner si, par un heureux hasard, elle pourrait porter de jolis dessous similaires à ceux qu’il admirait tant. Mais le temps passait, sa lessive était terminée et aucune personne suspecte ne s’était encore présentée à la buanderie. Il prit malgré tout soin de plier ses vêtements avant de partir. Ne trouvant aucune pièce de vêtement qui ne lui appartenait pas, il ressentit une certaine déception et se résigna à laisser passer une semaine de plus avant de trouver un indice supplémentaire. Il passa les jours suivants à se traiter d’idiot et d’obsédé, sans toutefois arriver à se débarrasser de son idée fixe. Il prit conscience, avec effroi, qu’il sombrait même dans le désespoir quand il se surprit à examiner Geneviève d’une toute nouvelle façon. Un soir, toute l’équipe de hockey était au bar du coin, et Geneviève était apparue un peu plus tôt, la mine sombre. Elle se tenait maintenant debout et avait une discussion animée avec Pierre, un de leurs coéquipiers. Mathieu ne prêtait pas l’oreille à leurs propos. Il venait de réaliser à quel point Geneviève était menue. Probablement assez menue pour… Il rit intérieurement à la seule pensée de la voir revêtue des petits sous-vêtements roses. De son côté, Geneviève semblait de bien mauvaise humeur. Il entendit par hasard une bribe de la conversation qu’elle avait avec Pierre: — Vous êtes tellement aveugles, vous les hommes! Il faudrait qu’on se jette carrément à vos pieds en criant à tue-tête pour que vous nous remarquiez enfin! C’en est décourageant. Et même là, vous vous demanderiez sûrement qu’estce qu’on a à hurler comme ça! Mathieu ne put s’empêcher de sourire. Si une femme avait voulu qu’il la remarque, elle n’aurait pas eu grand-chose à faire! Pauvre Geneviève, elle avait de toute évidence encore des ennuis avec les hommes. Il fallait dire qu’elle ne choisissait jamais les bons! Ils burent finalement quelques bières sans que Geneviève ne reparle de sa nouvelle déception. Et comme le lendemain, on serait un vendredi, et de surcroît un jour férié, ils convinrent de se retrouver au parc dans la matinée pour une petite partie de frisbee. La partie se déroula comme d’habitude, dans une atmosphère indescriptible à la fois sérieuse et hilarante. Mathieu songea soudain, avec un frisson bizarre, que c’était Geneviève qui rendait ces parties si drôles. La mauvaise humeur de son amie semblant disparue, Mathieu l’invita à venir manger chez lui. Elle accepta, à condition qu’elle puisse prendre sa douche dans son antre de célibataire, ajoutant malicieusement que cette douche-là n’avait pas vu un corps de femme depuis si longtemps qu’elle en serait probablement choquée! Ils mangèrent rapidement, et Geneviève tenta de savoir si Mathieu avait trouvé d’autres indices au sujet de la mystérieuse inconnue. Il lui cacha le fait que des bas s’étaient greffés à sa petite collection et qu’il avait toujours les adorables dessous en sa possession. Qu’aurait-elle pensé de lui, sinon? Elle ne le croyait pas, de toute évidence, et se serait fait un malin plaisir de se moquer ouvertement de lui. Geneviève n’avait pas parlé de Sylvie, sentant probablement qu’il s’agissait d’un sujet délicat. Elle aida Mathieu à ranger la vaisselle et partit prendre sa douche. Elle n’y était que depuis quelques instants, quand Mathieu décida d’aller acheter quelques bières. Il ouvrit la porte de la salle de bain et demanda à Geneviève si elle désirait quelque chose. Elle lui cria qu’une bière serait bien bonne. Il voulut alors refermer la porte, mais elle semblait bloquée. Il se pencha donc pour déplacer l’obstacle, quand il vit un très joli soutien-gorge noir en satin et en dentelle. Il n’aurait jamais cru que son amie de toujours portait ce genre de choses! Comme sa vue lui procura un début d’érection, il s’empressa de déplacer le dessous fautif du bout du pied, confus, et referma la porte derrière lui. Mais d’étranges pensées l’assaillirent tout au long de sa course. Geneviève avait-elle toujours porté de tels sous-vêtements? Pour jouer à la balle, en plus? La connaissait-il si mal que cela? Tout à coup mal à l’aise, il se dépêcha d’acheter la bière et de retourner chez lui. Il espérait qu’elle en aurait terminé avec sa douche et serait déjà rhabillée, car il n’aimait pas du tout l’effet de ce soutien-gorge sur lui. Il venait en fait de se rendre compte que Geneviève était une femme. Bien sûr, il l’avait toujours su, mais il n’avait jamais vraiment perçu son amie comme telle. Elle n’avait toujours été, somme toute, qu’un autre membre du groupe. Et voilà qu’elle venait de lui montrer, sans même le savoir, qu’elle n’était pas plus un homme que lui n’était une femme… Quel choc! Quand il arriva chez lui, Geneviève était sortie de la douche et se séchait les cheveux. L’embarras de Mathieu était tel qu’il trouva une excuse, lui disant qu’il devait partir sur-le-champ faire quelques courses. Elle ne sembla pas ennuyée et partit sans poser de questions. Mathieu avait décidé de ne plus tenter de découvrir la mystérieuse inconnue. Tout compte fait, il était inutile de la connaître. Il ne s’agissait, sans aucun doute, que d’un heureux hasard. Et si c’était plus qu’une coïncidence, la femme en question aurait dû se débrouiller pour être plus directe. Lui, en tout cas, ne jouerait plus. Il se rendit donc, comme tous les samedis matin, à la même heure que d’habitude à la buanderie. Il ne fouilla toutefois pas dans les appareils pour voir si quelqu’un avait laissé un quelconque sous-vêtement. Il était encore trop préoccupé par l’incident de la veille et inquiet de ne plus pouvoir considérer Geneviève, son amie de toujours, de la même manière. Il était, en fait, tellement distrait qu’il ne vit pas les nouveaux dessous qui s’étaient glissés dans ses affaires avant d’arriver chez lui. Quelle surprise! Il aurait pu jurer qu’il s’agissait du même soutien-gorge qui avait bloqué la porte de la salle de bain, hier. Un joli soutien-gorge noir, en satin et en dentelle, assorti de sa culotte. Il sentit ses jambes faiblir. Il courut dans sa chambre, compara les deux ensembles et réalisa qu’ils étaient de la même taille. De la même taille que ceux que Geneviève devait porter! Cette révélation lui donna une bouffée de chaleur. Et sans qu’il puisse y résister, l’image de la belle étrangère s’imposa de nouveau à son esprit, mais revêtant, cette fois-ci, les traits de Geneviève. Honteux de ce fantasme, Mathieu nageait en pleine confusion. Il ne pouvait quand même pas se mettre à désirer Geneviève! Pas elle, quand même! Mais la simple pensée de cette amie de toujours portant des sousvêtements si séduisants le fit bander dur comme fer. Il se força alors à orienter ses pensées vers quelque chose de moins excitant. Qu’allait-il faire? Allait-il perdre une bonne amie, du jour au lendemain, simplement parce que son stupide cerveau lui imposait ces images perturbantes? Mathieu dut cependant se rendre à l’évidence. Aussi dérangeantes pussent être ces visions, elles n’en agissaient pas moins sur son entrejambe. Paniqué, et par respect pour son amie, il décida de tout lui dire, en insistant sur le fait que cette histoire le rendait complètement fou. Il s’empara donc du téléphone et composa un numéro machinalement. — Allo, Geneviève! Il faut qu’on se voie, tout de suite! — Mais qu’est-ce qui se passe? Tu as l’air tout à l’envers! — Tu peux venir ou je vais chez toi? — Euh… Je t’attends. Mathieu parcourut les quelques rues le séparant de chez Geneviève dans un état second. Il avançait d’un pas ferme, mais ignorait totalement comment il s’y prendrait pour lui expliquer son trouble. Que ferait-il en arrivant chez elle? Il se rendrait sûrement complètement ridicule, mais il ne pouvait plus reculer, maintenant. Pourquoi n’avait-il pas attendu, la veille, que son amie soit sortie de la douche avant d’entrer dans la salle de bain? Se doutait-il inconsciemment de ce qui l’attendait? N’avait-il pas toujours su qu’elle était belle et disponible? Était-ce son appétit sexuel anormal des derniers temps qui avait provoqué une telle réaction face à un incident, somme toute, anodin? Ou alors, avait-elle tout planifié? Encore plongé dans ces pensées, il sonna chez elle. Après l’avoir fait entrer et asseoir dans son salon, elle lui demanda la cause de son embarras. — Geneviève, je ne sais pas comment t’expliquer la chose, mais il m’arrive quelque chose de vraiment gênant. Ça a commencé il y a quelques semaines de ça. Lorsque j’ai trouvé la culotte dans mes affaires, en revenant de la buanderie. — Oui, et ensuite le soutien-gorge… — Tu ne me crois toujours pas? — Ben si, si tu veux. Tu as l’air sérieusement bouleversé! — Eh bien… hier, quand tu étais chez moi et que je t’ai demandé si tu voulais quelque chose, j’ai vu ton soutien-gorge par terre et… — Et alors? — Je n’avais jamais réalisé que tu pouvais porter de tels sous-vêtements. Depuis, je n’arrête pas de penser à… à… — À quoi, Mathieu? Est-ce que tu penserais à moi d’une façon différente? — Oui, exactement! Et ça m’embête… Je t’aime comme une sœur, mais là, j’ai toutes sortes d’idées absurdes qui me passent par la tête. Je ne sais plus quoi faire! Tu vas me détester et je te comprendrai… — Te détester? Mathieu, je ne pourrai jamais te détester! Sur ces mots, elle se releva soudainement et ouvrit son peignoir, dévoilant sa gorge, puis sa poitrine menue enfermée dans un magnifique soutien-gorge rose dont la couleur contrastait avec sa peau foncée et mate. Elle fit alors lentement descendre le peignoir le long de son corps. Son ventre plat s’exposa enfin, jusqu’à la fine dentelle qui délimitait la bordure de sa minuscule culotte. La scène était si proche de son fantasme que Mathieu oublia toute retenue et se précipita sur elle. Elle sentait si bon, elle était si belle! Il était ébahi et osait à peine toucher cette peau si douce. Geneviève le prit dans ses bras et l’entraîna vers sa chambre. En le regardant avec une intensité incroyable, elle entreprit de le dévêtir sans se presser, défaisant patiemment chaque bouton de sa chemise, dégrafant le pantalon presque solennellement. Puis, après s’être agenouillée devant lui, elle lui couvrit le ventre de doux baisers, laissant sa langue s’égarer sur le sexe gonflé de son ami. Le pénis bien lové dans la bouche chaude de Geneviève, Mathieu laissa échapper un profond soupir. Sa maîtresse continua son ardente caresse pendant quelques instants, avant qu’il ne l’attire vers lui. Il la serra alors tout contre sa poitrine, les doigts plongés dans les cheveux si doux de cette superbe femme, et l’embrassa enfin, faisant émerger tous les sentiments qu’il ressentait et qui bouillonnaient en lui au point de l’étourdir. Sa dernière pensée lucide fut que c’était elle, qu’elle avait tout manigancé pour l’attirer. Et elle avait réussi… Les deux amants se sentaient si proches l’un de l’autre qu’ils avaient l’impression d’avoir fait l’amour ensemble toute leur vie, sans pour autant avoir perdu la moindre parcelle de passion. Leurs gestes étaient tendres et aussi empreints de sensualité que d’affection. En effectuant une danse douce et lascive, ils s’étendirent l’un contre l’autre, se couvrant de baisers et se prodiguant des caresses de plus en plus urgentes. Mathieu revivait en mieux chaque instant de ses récentes rêveries, grâce, cette fois-ci, à cette femme bien réelle! Il pouvait enfin la toucher, s’attendrir sur la texture de sa peau, la souplesse de ses jambes, la rondeur de ses seins. Tout naturellement, leurs corps s’emmêlèrent, Mathieu tentant de retarder le moment ultime où il s’enfoncerait enfin au plus profond de sa compagne, qu’il connaissait si bien sans l’avoir goûtée pleinement. Mais au fil des baisers et du désir croissant, l’attente se résorba d’elle-même, et Mathieu glissa dans l’écrin velouté de Geneviève. Ils accordèrent instantanément leur rythme, pour se laisser bercer par le balancement de leurs hanches, chacun explorant le corps de l’autre avec délice, curiosité et contentement. Ils semblaient faits l’un pour l’autre, le sexe bouillant de Geneviève enserrant parfaitement le membre impétueux de Mathieu, qui s’activait maintenant sans retenue. Il s’interrompit, le temps de s’agenouiller derrière elle et de la relever près de lui, avant de regagner la chaleur de son corps offert. Ses mains ne pouvaient faire autrement que de parcourir le corps de sa maîtresse, s’attardant sur sa gorge déployée tandis que sa bouche mordait le cou gracieux de la jeune femme. Il laissa ses doigts trouver le pubis, puis les lèvres frémissantes de Geneviève, avant de les écarter et de les masser, se repaissant des soupirs éloquents de sa maîtresse. Son plaisir s’intensifiant à chaque souffle, Mathieu jouit enfin en elle dans un flot libérateur et il put ressentir, durant de longues minutes, les derniers soubresauts de plaisir du corps de sa compagne. Les deux amants s’endormirent heureux, toute inquiétude au sujet de la transformation de leur relation envolée. Le samedi suivant, ce fut le cœur léger que Mathieu partit faire sa lessive à l’heure habituelle. Geneviève et lui ne s’étaient pratiquement pas quittés depuis le soir où ils s’étaient enfin unis. Le jeune homme réalisait maintenant à quel point il l’avait toujours désirée. Elle le comblait à tous les niveaux, et chaque moment passé loin d’elle lui était douloureux. Il consacra le temps passé à la buanderie à se remémorer les derniers jours, un sourire béat aux lèvres. Le cycle de séchage terminé, Mathieu empila ses vêtements et ne put réprimer un sourire, taquin cette fois-ci, en voyant une jolie culotte s’échapper de l’appareil en même temps que ses affaires. Il se rendit compte, à cet instant précis, que ni lui ni Geneviève n’avaient reparlé de la technique qu’elle avait utilisée avec tant d’adresse pour le séduire. Il fut d’ailleurs surpris de constater qu’elle n’avait pas encore abandonné sa stratégie, comme en témoignait la présence de ce dernier sous-vêtement. Elle l’avait bien eu, là! Si ce n’avait été d’elle et de son adorable petit jeu, peut-être ne vivraientils pas d’aussi beaux moments, ces jours-ci. Comme il était heureux qu’elle ait fait les premiers pas! Il ramassa la culotte et la plaça dans le panier avec le reste de ses vêtements. Au même moment, la vieille dame qu’il avait aperçue le jour où il était venu plus tôt, fit son entrée. Elle semblait préoccupée, faisant le tour de la pièce lentement, examinant chaque appareil. Après quelques minutes de recherche laborieuse, elle se tourna vers Mathieu et lui demanda, avec un embarras évident: — Pardon, jeune homme. Vous n’auriez pas trouvé quelque chose dans la sécheuse? Je suis vraiment distraite. Ça fait des semaines que j’oublie des vêtements chaque fois que je viens faire ma lessive. Mon mari commence à se demander où sont tous mes plus jolis sous-vêtements…