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« Les amis, accrochez-vous bien, car nous allons plonger dans une thématique houleuse : la question de l’immigration à La Réunion. Certains activistes réunionnais parlent de 'Préférence à l’embauche métropolitaine' . Ils tentent de dénoncer la précarité réunionnaise, qu'ils qualifient maladroitement d'autochtone. Cependant, rappelons-nous, à La Réunion, il n'y a pas d'autochtonie ! L'île a connu des vagues successives de peuplement depuis la colonisation. » Bref, nous n’allons pas leur rappeler l’histoire de notre propre île… Ces activistes recherchent des coupables, des responsables de la précarité, mais attendez, avant de donner des avis basés sur du néant, comme nos amis précédemment cités plongeons dans les chiffres. "Parlons réalité ! Avant de chercher des boucs émissaires, voyons ce que les données de l’INSEE ont à nous dire. » L’analyse de l’INSEE en 2017 rapporte que « Chaque année, entre 2012 et 2016, 11 400 personnes en moyenne partent de La Réunion pour s’installer en métropole et 10 300 personnes font le chemin inverse et arrivent sur l’île ». Entre 2012 et 2016, chaque année, 11400 personnes quittent La Réunion pour s’installer en métropole. Les départs sont à peine plus nombreux que les arrivées. Les chiffres montrent une réalité complexe, bien loin des raccourcis faciles. 
Pour ces mêmes activistes, certains disent que les métropolitains viennent faire exploser le prix de l’immobilier à La Réunion. J'ai fouillé des groupes Facebook où les nouveaux arrivants cherchent des logements. Sur toute l’année 2021, la grande majorité proviennent du monde médical : médecins, infirmiers, kinés, sages-femmes, orthophonistes, pharmaciens. D’autres, très minoritaires, ont des métiers aussi variés que la restauration, le commerce indépendant, la chaudronnerie-soudure… Pourtant, sur certaines pages humoristiques, on déguste des commentaires et des mèmes sur les 'zoreils,' comprenez les métropolitains venant s'installer à La Réunion, pointés du doigt comme les responsables de tous les malheurs insulaires. Cependant, attendez-vous à une surprise, mes amis, car les chiffres de l'INSEE ne suivent pas cette tendance ! » A entendre ces activistes, les « zoreils » auraient des emplois à haute responsabilité, la prime de vie chère, et s’installeraient majoritairement dans l’ouest de l’île. Pourquoi retrouve-t-on donc 1 chômeur sur trois parmi ces arrivants ? Et pourquoi Perceval Gaillard voudrait obtenir 200 millions d’euros dans le but, notamment, de construire des logements locatifs sociaux et très sociaux et de logements réservés à des publics ciblés (EHPAD, logements étudiants, hébergement d’urgence) ? Pourquoi Philippe Naillet évoque le nombre de 42.000 demandeurs de logement à La Réunion ? Est-ce toujours la faute aux « zoreils » et à leur « expatriation » ? Terme bien à la mode, n'est-ce pas ? Parlons d’ailleurs de terminologie, les amis. Saviez-vous qu'en août 2023, Gabriel Attal a dû présenter ses excuses pour une phrase un peu épineuse au sujet d'une école réunionnaise ? Il parlait d'une 'immigration importante, des personnes d'origine mahoraise ou comorienne.' Oh là là, ça a créé des remous dans le vivier politique !
 Twitter s’est enflammé : Une députée s'insurge alors contre Attal, critiquant qu'il parle d'immigration d'un département devenu français en 2011, soit 65 ans après La Réunion. Pourquoi traiter implicitement Gabriel Attal de raciste ou de xénophobe et en même temps laisser passer tous les clichés sur les "zoreils" que la population finit par croire ? C'est un véritable casse-tête logique. C’est comme si on autorisait les filets de pêche dans un océan tout en interdisant la récupération des poissons. Tout cela certainement pour obéir aux règles de la bien-pensance et à la discrimination positive. Qu’est-ce qui pourrait justifier la phrase de Gabriel Attal ? Pour le comprendre, citons Wilfrid Bertile, professeur des Universités, qui nous éclaire sur ces différences. En 2015, le taux de réussite au baccalauréat à Mayotte était de 69,3 %, tandis qu'à La Réunion, c'était 85,6 % et en Métropole, 86,9 % de réussite. Vous ne voyez toujours pas la différence entre l’immigration métropolitaine et celle de Mayotte ?" "Dans son article, Bertile décortique les retards de Mayotte par rapport à d'autres départements. En 2004, 57 % des Mahorais interrogés évoquaient l'espoir de bénéficier à La Réunion d'aides sociales plus importantes qu'à Mayotte. Et 62 % souhaitaient une scolarisation meilleure pour leurs enfants. » En ce qui concerne l’immigration des métropolitains à La Réunion, c’est l’inverse, nous dit l’INSEE : « très peu d’étudiants métropolitains choisissent de venir faire leurs études sur l’île. La Réunion fait partie des régions les moins attractives pour les étudiants comme les autres DOM » "Il rapporte même les propos d'une personne qui, bien qu'à La Réunion depuis l'âge d'un an, se sent plutôt mahoraise elle explique : « J'ai 23 ans. Bien qu'à La Réunion depuis l'âge d'un an, je me sens plutôt mahoraise. Aujourd'hui, je vis dans un bidonville de la Rivière des Galets (commune du Port). Nous sommes 14 à habiter sous le même toit de tôles récupérées : mes parents, mes sœurs, mes frères, mais aussi mes neveux et mes cousins ». Et oui, chers amis activistes, lorsque l’on souhaite être objectif, il ne faut pas sélectionner seulement les informations qui nous intéressent. Je vous conseille vivement la lecture de l'article de Bertile intitulé "Les Mahorais à La Réunion : Une “ immigration subie ” de Français en France" qui est en libre accès sur internet et aussi les rapports de l'INSEE disponibles à tous. Les réponses ne se trouvent pas dans les préjugés, mais dans la compréhension profonde de notre histoire. "C'était La Fournaise Fourvoyée, toujours prête à mettre en avant des faits trop souvent passés sous silence ! Et n'oubliez pas, la réflexion personnelle est l’école de la sagesse.