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Depuis les crimes odieux commis le 7 octobre par le Hamas, le monde semble divisé en deux camps incapables de partager la même « vérité ». Le cas s’est aggravé avec la bombe qui serait tombée sur un hôpital de Gaza, faisant, selon des sources gazaouies sous pression du Hamas, des centaines de morts. Sur l’origine du tir et sur le chiffre des victimes, les versions divergent du tout au tout. Mais la vérité ne se trouve pas en faisant la moyenne entre les versions contradictoires. Il y a très longtemps, au IVe siècle avant l’ère commune, Démosthène s’écriait déjà : « Il n’est rien qui ne vous fasse plus grand tort qu’un homme qui ment. Car ceux dont la constitution réside dans les paroles, comment peuvent-ils, si les paroles sont mensongères, conduire une politique en toute sûreté ? » Le propos est d’une cruelle actualité. Il semble que le monde soit aujourd’hui devenu ingouvernable, tant les opinions publiques sont déboussolées et manipulées. On songe évidemment à la manière dont Donald Trump a répandu un venin qui continue à empoisonner la vie politique américaine. Mais plus catastrophiques encore sont les conséquences mondiales du mensonge de Georges W. Bush et de son administration pour justifier l’intervention américaine en Irak, après l’attentat contre les tours jumelles du World Trade Center. C’est la crédibilité de tout l’Occident qui en a été ruinée jusqu’à aujourd’hui. « 80 % de miel, 20 % de fiel » À Moscou comme à Pékin ou à Téhéran, on pratique sans vergogne les « vérités alternatives » depuis longtemps. On en a même fait un outil de combat systématique dans le projet clairement proclamé, aussi bien par Poutine que Xi Jinping, de renversement de la table de l’ordre international hérité de la Seconde Guerre mondiale et de l’effondrement du bloc soviétique. Dans cette bataille, les mensonges dont se sont rendues coupables les démocraties, fondées sur le principe de la sincérité du débat politique, sont devenus leur talon d’Achille. De ce fait, il est facile pour leurs adversaires, de les accuser de tous les maux sans reculer devant la démesure. Parce que les réseaux sociaux n’assument pas la responsabilité des contenus qu’ils véhiculent, faisant semblant de croire, comme Elon Musk le prétend, que vérités et contrevérités s’équilibrent d’elles-mêmes, ils sont devenus les grands vecteurs du mensonge. Mais leurs propriétaires ne sont pas innocents : l’intensité du « débat » se traduit en espèces sonnantes et trébuchantes ! Depuis le 7 octobre, c’est une déferlante d’images et de « nouvelles » fausses ou trafiquées. Et l’intelligence artificielle ne fait qu’aggraver la situation. Rappelons la recette de base de la propagande : « 80 % de miel, 20 % de fiel ». L’efficacité du mensonge repose pour une bonne part sur sa crédibilité. Les « vérités alternatives » sont construites sur des faits détournés, réinterprétés, déformés et amplifiés, articulés sur les émotions qui font vibrer les opinions publiques. L’autre outil de la propagande, c’est la répétition. Il faut enfoncer le clou. Le grand philosophe de la communication, McLuhan, disait : « Le message, c’est le massage ! » Et en la matière, les apôtres du mensonge systématique ne sont pas parcimonieux. Ils pratiquent le tir de barrage, cherchant à assommer toute tentative de prise de distance, la réflexion, l’esprit critique sous la masse des fake news. Difficile, dans ces conditions, de vérifier les informations, de recouper les sources, et tout simplement de penser contre soi-même. C’est pourtant la première exigence d’une recherche de la vérité. Cette responsabilité incombe à chacun.