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Dans le café de mes parents, rue Barjot, nous recevions les allemands tous les vendredis soir. Ils apportaient un jambon, et avec ma sœur, nous leur préparions l’omelette au jambon. Mais nous n’y avions pas droit. Toutefois, les allemands étaient corrects avec nous, et payaient l’addition. Ils demandaient que je chante avec ma sœur « J’attendrai ton retour ». A côté de la maison vivait un voisin qui collaborait avec eux. Nous le redoutions, même si nous aimions bien son adorable petit garçon. Nous avions constamment peur, et nous avons appris à bien tenir notre langue. Les collaborateurs étaient prêts à dénoncer quiconque pour de l’argent. Ma fiancée, juive, avait été envoyée en Allemagne, dans les camps. Je portais ma bague de fiançailles depuis la veille de son départ, et les allemands me questionnaient pour savoir si je savais où étaient ses parents. Je jouais la comédie, faisant mine de ne pas savoir où ils étaient. En réalité, ils étaient caché dans une ferme en Vendée. Le secrétaire de mairie de Woippy leur avait établi une fausse carte d’identité, à partir de l’état civil de défunts. Ils aidaient ainsi beaucoup de jeunes réfractaires, au péril de leurs vies, car ils prenaient le risque d’être fusillés