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du Kol Nidré posent un problème parce qu’au premier abord, on pourrait penser qu’elles absolvent les Juifs à l’avance de tous les engagements qu’ils prendront au cours de l’année à venir. Elles ont fait le bonheur des antisémites, qui y ont vu la preuve qu’on ne pouvait pas faire confiance à la parole des Juifs. Ce rite est cependant sans équivoque. Les rabbins ont toujours clairement enseigné que les seuls engagements que l’on puisse annuler, ce sont les choses permises que l’on s’est interdites. Le Kol Nidré ne concerne donc que ces engagements particuliers et personnels pris envers Dieu, mais jamais les contrats que l’on a pu passer avec les hommes. D’autre part, cette annulation semble bien concerner également les « vœux » faits par les Juifs soumis à la conversion forcée, notamment en Espagne. La prière du Kol Nidré est d’ailleurs précédée d’une solennelle invocation : « Les pécheurs sont autorisés à prier avec nous. » Elle semble, outre les « pécheurs ordinaires », concerner précisément les convertis de force. Le jour le plus long La célébration de Yom Kippour comporte plusieurs offices : Le Kol Nidré (voir la section précédente) ouvre le service habituel du soir : Ma’ariv (lequel comporte cependant ce soir-là des lectures et des prières supplémentaires). L’office du matin Shah’arit (voir chapitre 4), avec des lectures et des prières supplémentaires. L’office (« supplémentaire ») Moussaf, qui s’ajoute habituellement, pour le shabbat et les jours de fête, à l’office quotidien. L’office habituel de l’après-midi : minh’a. On y ajoute des prières de circonstance et on lit le Livre de Jonas qui traite de la miséricorde divine. L’office Neilah (de « fermeture ») qui symbolise la fermeture des portes du ciel. C’est le seul moment de l’année où cet office a lieu. Au cours de chaque office, les Juifs lisent la Amidah (la prière traditionnelle dite debout), et pendant tout le Neilah, les portes de l’Arche sainte restent ouvertes. Souvent, les offices s’enchaînent sans qu’il y ait beaucoup de temps morts : les gens peuvent prier pratiquement toute la journée sans interruption, mais, souvent, entre le troisième et le quatrième office, il peut y avoir une pause. Chaque office de Yom Kippour comporte une série de prières vidouï (confessions), constituées en premier lieu de l’Achamnou (nous avons péché) et de l’Al H’eth (pour le péché de). Ces deux prières recensent par ordre alphabétique toutes les fautes possibles et imaginables que l’on peut imputer au genre humain. Par exemple : « Nous avons été infidèles, nous avons trahi, nous avons volé, nous avons été cruels, médisants, méchants, violents. » Nous en passons et non des meilleures… La coutume veut que l’on se frappe répétitivement la poitrine avec le poing, à chaque verset de l’Achamnou et du Al H’eth. Bien entendu, il est difficile d’imaginer un Juif qui aurait eu la perversité – et la santé… – de faire toutes ces transgressions. C’est pourquoi, tous ces textes sont mis au pluriel. Selon Rabbi Isaac Louria, tous les enfants d’Israël sont considérés comme un seul corps dont chaque personne serait un membre. Une lecture à tomber par terre Les fêtes de Tichri sont caractérisées par un certain nombre de coutumes particulières. Ainsi, par exemple, quand on lit l’Aleinou (la prière qui comprend le passage « nous plions le genou, nous prosternons et offrons cette louange ») au cours de l’office habituel, chacun plie légèrement le genou puis s’incline depuis la taille, signe que l’on sert le Très-Haut. Cependant, à Yom Kippour, il est courant de s’agenouiller sur le mot kore ‘im (« plier le genou ») puis d’amener la tête au sol en signe de prosternation sur le mot oumichtah’avim (« se prosterner »). Quand ils ont assez de place pour le faire, certains s’étendent complètement sur le sol, bras et mains tendus en avant en signe de respect et de supplication. C’est le moment où le croyant proclame sa totale soumission à l’Éternel. La liturgie des fêtes de Tichri comporte d’autres prières particulières. D’une part, Avinou Malkenou (Notre Père, Notre Roi). C’est l’expression d’un concept fondamental de la pensée juive : Dieu est à la fois Père et Roi. Un père empli d’amour pour ses enfants ; un roi à l’autorité duquel ils ont à se soumettre. Ce sont les deux grandes dimensions du judaïsme : l’amour et la rigueur. D’autre part, la cérémonie de l’Avodah (service de Dieu). On y reproduit, par le geste et par la parole, la cérémonie de Kippour telle qu’elle était pratiquée par le grand prêtre au Temple de Jérusalem. Il y invoquait notamment le nom imprononçable de l’Éternel, dont seul le grand prêtre avait le secret ; il procédait aussi à la cérémonie expiatoire du « bouc émissaire » chargé des péchés d’Israël. On ajoute généralement à ces prières l’évocation de divers martyrologes. Depuis l’Antiquité, on récite la liste des dix plus grands rabbins martyrisés à l’époque romaine. Récemment, on y a ajouté une prière pour les victimes de la Shoah et, fréquemment, pour les soldats juifs morts au cours de diverses guerres d’Israël. Enfin, il est de tradition de réciter le Yizkor : la prière que chaque fidèle prononce en souvenir de ses proches disparus. À la toute fin de l’office de Yom Kippour, après la Neilah, quelqu’un souffle longuement dans le shofar (la corne de bélier). Yom Kippour est fini. Les Juifs très pratiquants restent cependant quelques minutes à la synagogue pour faire l’office du soir. Mais la plupart se précipitent pour aller rompre le jeûne et faire un bon repas réparateur. Selon une tradition, il est bon d’enchaîner l’accomplissement des commandements. C’est pourquoi les Juifs pratiquants, après le repas, commencent à construire leur souccah : voir chapitre suivant. À l’issue de la fête, les Juifs se sentent généralement soulagés : le plus dur est passé, l’angoisse se dissipe et l’optimisme reprend le dessus. Kippour est non seulement le moment le plus intense de la vie du croyant, c’est aussi un moment de libération et d’accès à une lumière nouvelle. Tous ces sentiments vont se manifester dans la troisième grande fête du mois de Tichri : Souccoth. Voir la lumière de Yom Kippour Au XVIIIe siècle, un savant kabbaliste, Rabbi Moshe Hayim Luzzatto, avait écrit : « Une grande lumière qui a rayonné à un certain moment, lorsque ce moment revient, rayonne à nouveau […] et est à la portée de quiconque est là pour la percevoir. » Yom Kippour, jour de l’Expiation, est ce moment de rayonnement : le moment où rayonne la lumière du pardon. Si ce jour, en lui-même, est porteur d’une telle énergie, alors la tâche du fidèle est de se rendre pleinement disponible et perméable aux influences apaisantes du moment.