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fromages que les Juifs orthodoxes ne considèrent pas comme casher. Les synagogues du mouvement « Conservative » ont parfois été considérées comme manquant de cohérence dans le domaine des lois juives. Elles ont aussi été accusées d’entretenir une certaine confusion : en effet, leurs rabbins sont quelquefois plus proches de l’orthodoxie alors que leurs fidèles sont généralement plutôt de tendance « Reform ». Il existe cependant au sein de ce mouvement des synagogues qui paraissent en tout point semblables aux synagogues orthodoxes. Ce mouvement a été florissant au XXe siècle. Pendant longtemps, il a été majoritaire aux ÉtatsUnis. Il semble qu’il soit actuellement en déclin au profit des mouvements « Reform », « Renewal » et orthodoxe (ce dernier mouvement ayant généralement récupéré ceux qui n’acceptaient pas l’ordination des femmes). Le mouvement « Reconstructionist » Au XVIIe siècle, un philosophe juif, Spinoza, proclama que Dieu n’était pas une entité distincte du monde mais qu’il était plutôt constitué des forces de la nature. Ses idées sont très mal reçues par la communauté juive d’Amsterdam : les rabbins l’excommunièrent et interdirent aux autres Juifs tout contact avec lui, sans parler de l’interdiction de lire ses écrits. Trois cents ans plus tard, aux États-Unis, le théologien Mordeh’aï Kaplan déclara adhérer aux thèses de Spinoza. Il fut excommunié par un groupe de rabbins orthodoxes qui allèrent jusqu’à brûler le livre de prières qu’il avait publié. Aujourd’hui, les noms de tous ces rabbins sont oubliés, mais tous les étudiants en philosophie du monde lisent Spinoza. Quant à Kaplan, il est le fondateur du quatrième plus important courant du judaïsme : le mouvement « Reconstructionist ». Ce mouvement est cependant quasiment inexistant en dehors des États-Unis. Kaplan était un rabbin du mouvement « Conservative ». Au cours de son ministère, il s’était mis à enseigner que Dieu n’est pas un être, mais plutôt la force naturelle, morale et créative de l’univers, la force dont procède l’ordre. Il enseignait aussi que chaque génération de Juifs avait l’obligation de maintenir en vie le judaïsme en le « reconstruisant » : non pas en supprimant un certain nombre de pratiques et de passages comme le mouvement « Reform », mais en les réinterprétant afin d’en tirer de nouvelles significations qui soient adaptées au temps présent. En tant que mouvement distinct, le mouvement « Reconstructionist » date des années soixante. Il regroupe aujourd’hui une centaine de communautés, dans lesquelles le rabbin est généralement considéré comme un précieux auxiliaire mais pas nécessairement comme un leader. On y encourage la participation de chacun, ainsi que l’innovation créative au niveau des rites et de la pratique. Le mouvement « Renewal » Ce courant trouve sa source dans la philosophie de Martin Buber et dans celle d’Abraham Heschel (voir chapitre 27), ainsi que dans les enseignements « néo-hassidiques » de Reb Shlomo Carlebach et de Reb Zalman Schachter-Shalomi. Selon ce courant, on peut parvenir à la sagesse par différentes voies, c’est-à-dire aussi bien par le hassidisme que par la kabbale, le féminisme, les Prophètes, l’écologie ou les écritures des docteurs de la Loi. Le mouvement « Renewal » propose une approche égalitaire et ouverte du culte, associant les idées traditionnelles et les idées des féministes. Par ailleurs, les communautés qui constituent ce mouvement se réclament de traditions spirituelles diverses comme la philosophie orientale et les différentes traditions méditatives du judaïsme. Elles revendiquent également une forme d’écologie spirituelle et relient la pratique du judaïsme à la politique ainsi qu’à la défense de l’environnement. Entre les 40 à 50 communautés et h’avourot (groupes d’amitié) que compte ce mouvement dans le monde (et principalement aux États-Unis), la façon d’observer la liturgie et les rites varie notablement. Ce mouvement invite en fait tous les Juifs du monde, par-delà leur diversité, à se retrouver, à apprendre et à pratiquer ensemble. Le mouvement « Secular Humanistic » Si vous vous sentez juif (vous aimez les fêtes juives, la cuisine juive, la musique juive, le sens moral et l’esprit de justice, l’humour juif, etc.) mais sans croire en Dieu, qu’allez-vous faire ? Vous n’êtes pas seul ! Le mouvement juif « Secular Humanistic », créé au début des années soixante par le rabbin Sherwin Wine, est fondé sur les idéaux humanistes de la raison, de la pensée critique et de l’épanouissement des individus et des collectivités. Les adeptes de ce mouvement privilégient la culture et la civilisation juives, qu’ils considèrent comme un moyen de donner un sens à leur existence, et relativisent le rôle des forces divines et cosmiques. En fait, pour eux, un Juif est une personne qui se reconnaît dans l’histoire et la culture du peuple juif. De leur liturgie, ils suppriment toute référence au divin. Ce mouvement compte environ 80 communautés en Amérique du Nord. Leurs membres célèbrent les fêtes juives, conservent les bar-mitsvoth, les batmitsvoth et autres traditions juives, mais leur vision du monde est constituée uniquement d’interprétations non religieuses. Ils ont tendance à être très impliqués dans l’action sociale, et ce n’est sans doute pas une coïncidence si le premier rabbin ordonné dans ce mouvement, en 1999, était une femme. Les Juifs messianiques La croyance selon laquelle Jésus serait le Messie annoncé par les prophètes juifs est totalement incompatible avec le judaïsme (voir chapitre 28). Il existe cependant une petite poignée de Juifs et de non-juifs qui observent la tradition juive – ils portent la kippa et le châle de prière, récitent le Shema et célèbrent les fêtes juives – tout en considérant Jésus comme le Machiah’ (le Messie). On les appelle les Juifs messianiques (parfois appelés « Juifs pour Jésus », mais ce n’est là que le nom de la plus grande de leurs organisations). Certains d’entre eux vont dans des synagogues messianiques, d’autres à l’église, la plupart appellent Jésus « Yechoua » et ils attendent son retour à l’instar des autres chrétiens. Le judaïsme messianique ou nazaréen, qui consiste à associer une pratique religieuse juive à une théologie chrétienne, est condamné de façon presque universelle par les divers courants du judaïsme. Les rabbins y voient un mouvement chrétien, voire une secte, ainsi qu’une abomination et une menace pour le judaïsme. Quant aux chrétiens, ils rejettent également cette conception, si bien qu’avec leurs croyances très particulières, ces originaux sont finalement assis entre deux chaises. Ils sont juifs aussi ? Beaucoup de Juifs aiment bien s’apercevoir que telle ou telle célébrité est juive, surtout lorsqu’il s’agit d’une personne chez qui l’on n’aurait jamais soupçonné cette appartenance. Vous voulez épater vos amis ou vos proches ? En voici une liste : Joe Siegel et Jerry Shuster, inventeurs de Superman ; Stan Lee, inventeur de Spiderman ; Bob Kane, inventeur de Batman. Parmi les chanteurs, voici une liste, évidemment non exhaustive. Barbara (Monique Andrée Serf), Joe Dassin, Neil Diamond, Bob Dylan (né Robert Zimmerman), Serge Gainsbourg (né Lucien Ginzburg), Billy Joel, Paul Simon et Art Garfunkel, Patrick Bruel, JeanJacques Goldman, Michel Jonasz, etc. Des musiciens comme George Gershwin, György Ligeti, Darius Milhaud, Arnold Schoenberg. Des auteurs comme Tristan Bernard, Franz Kafka, Arthur Miller, Harold Pinter, Philip Roth, Bernard-Henri Lévy. Des humoristes et des auteurs comme René Goscinny, Gotlib (Marcel Gottlieb), Roland Topor, les frères Marx et Woody Allen. Des réalisateurs, acteurs et metteurs en scène comme Jacques Tati, Claude Zidi, Gérard Oury, Daniel Mesguich, Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui, Cédric Klapisch. William Shatner (le capitaine Kirk dans Star Trek), Leonard Nimoy (Spock), Tony Curtis (né Bernie Shwartz), Kirk Douglas (né Issur Danielovitch) et Peter Falk (Columbo). Mark Spitz (médaille d’or de natation aux J.O.), le mime Marcel Marceau (né Marcel Mangel), le communiste Léon Trotski (Bronstein) et le physicien Georges Charpak. Naturellement, on pourrait en citer bien d’autres. Marilyn Monroe et Liz Taylor n’étaient pas juives de naissance mais s’étaient converties. D’autres, comme Karl Marx, sont nés juifs mais leur famille s’était convertie.