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bord de votre chevelure et tu ne couperas pas le bord de ta barbe » signifie qu’il ne faut pas couper les péot. Il s’agit des papillotes qui descendent en tortillons sur le côté du visage). Un autre dira que pas du tout, ce commandement signifie tout simplement qu’il ne faut pas se raser. Un troisième rabbin dira qu’il est interdit de se raser avec un instrument à un seul tranchant, mais qu’il est possible de se servir par exemple d’un rasoir à têtes pivotantes. L’origine de ces usages provient à la fois de la Bible et de la Kabbale, laquelle assigne une valeur particulière aux cheveux en raison de leur proximité avec le cerveau humain. Certains orthodoxes sont de fervents sionistes, tandis que d’autres pensent que l’État d’Israël ne devrait pas exister tant que le Messie n’est pas arrivé. Certains préconisent pour leurs enfants une éducation à la fois profane et religieuse, tandis que pour d’autres, seule importe une éducation religieuse. Certains cultiveront des liens avec des Juifs appartenant à d’autres courants et pourront pénétrer dans une synagogue non orthodoxe, d’autres s’y refuseront. H’assidim et Mitnagdim Si l’on écrivait le « Who’s Who » du judaïsme orthodoxe, il y aurait matière à publier un véritable livre. On peut cependant distinguer fondamentalement deux types d’orthodoxes, les h’assidim et les mitnagdim (un certain nombre d’Ashkénazes prononcent « misnagdim »). Le mot h’assidim (pluriel de « h’assid ») se prononce « h’ » comme la jota espagnole. Le hassidisme est un mouvement spirituel fondé au XVIIIe siècle par le Ba’al Shem Tov (voir chapitre 27), qui privilégie les manifestations sincères, joyeuses et intenses de la piété : la prière, les récits, les chants et les danses sont autant de moyens de se relier à Dieu. Peu de temps après la mort du Ba’al Shem Tov, les h’assidim se divisèrent en plusieurs mouvements, notamment les mouvements Habad – Loubavitch – , Belzer, Satmer et Breslov (qui existent toujours). Le hassidisme est apparu à une époque où le judaïsme traditionnel mettait essentiellement l’accent sur l’étude de la Torah et du Talmud (voir chapitre 3) et paraissait réservé à une élite de savants. Le hassidisme, au contraire, privilégiait une piété simple, fondée sur la foi du charbonnier. Cette attitude provoqua de graves dissensions dans les communautés juives d’Europe centrale et orientale à la fin du XVIIIe siècle. C’est ainsi que le principal chef spirituel de l’époque, Elijah ben Salomon, dit le Gaon de Vilna, alla jusqu’à interdire à ses disciples d’entrer en relation avec les h’assidim, craignant que leur dévotion extatique et leur façon de négliger l’aspect intellectuel des choses ne représentent un danger pour le judaïsme. Cette attitude persiste encore sous le nom de mitnagdim : « les opposants ». Cependant, à la fin du XIXe siècle, cet antagonisme s’est affaibli, ces deux tendances ayant dû faire front commun à la fois contre les réformateurs et contre l’antisémitisme. Depuis, chacune a exercé une grande influence sur l’autre. Certes, des différences subsistent. L’importance que les mitnagdim accordent à la personne qui dirige une yeshivah (école), les h’assidim l’accorderont plutôt à leur rabbin, qui dans certains courants joue véritablement le rôle d’un maître à penser : que certains n’hésitent pas à comparer à un gourou.. D’autre part, les mitnagdim fondent leur étude sur le Talmud et sur la halah’a, tandis que les h’assidim étudient plutôt les écrits de leur rabbin et maître, du maître de celui-ci et ainsi de suite (ainsi que d’autres textes traditionnels). Réformistes, libéraux, massorti, etc. Comment le judaïsme prend-il en compte l’évolution de la société et des mœurs ? Les Juifs traditionalistes ont tendance soit à éviter tout changement, soit – le plus souvent – à appliquer aux questions actuelles des interprétations traditionnelles de la Torah, du Talmud et de la halah’a telles qu’elles figurent dans la tradition rabbinique. À partir du XIXe siècle, cependant, un certain nombre de Juifs ont remis en question cette conception du monde, considérant que ces sources, finalement, n’étaient pas d’origine divine : il s’agissait plutôt de réponses humaines à l’inspiration divine. Pour eux, la Torah, le Talmud et la halah’a sont des créations humaines qui doivent être étudiées, jugées et comprises en fonction de l’époque et du lieu de leur apparition. Cependant, ces novateurs ne nient pas l’importance des textes traditionnels. Ils continuent à les étudier, mais ils considèrent que certains passages ont davantage d’importance que d’autres en fonction de l’époque. Bref, que c’est à chacun de trouver quel est le contenu qui s’applique au contexte actuel. Cette tendance, que l’on appelle généralement le « judaïsme libéral », est née en Allemagne au milieu du XIXe siècle. Puis, elle a fait souche aux États-Unis où elle recouvre en fait une vaste disparité en termes de croyance et de niveau de pratique. La plupart de ces courants sont typiquement américains : Reform, Conservative, Reconstructionist, Renewal et Secular Humanistic. Très peu présents en Europe pendant la première moitié du XXe siècle, ils connaissent actuellement un développement très significatif, notamment en France et en Grande-Bretagne. Ils existent également en Israël, mais ont quelque peine à s’y implanter. Le courant « Reform » Le judaïsme « Reform » (qui ne se considère pas comme un judaïsme « réformé » !), auquel correspond plus ou moins, en France, le mouvement libéral, est sans doute le courant majoritaire au sein du judaïsme américain. Il est fondé sur le principe qu’à chaque Juif revient la responsabilité de s’instruire lui-même et de prendre ses propres décisions, en matière de pratique, en fonction de sa conscience plutôt qu’en se conformant simplement à une loi existante. Dans le judaïsme « Reform », la Torah, le Talmud et la halah’a sont perçus comme des sources dont on ne saurait se passer. Ils considèrent aussi que l’action sociale et l’éthique de vie inspirées des écritures des prophètes priment sur l’observance rituelle de la Torah et de la halah’a telle qu’elle procède du Talmud. Les courants dits libéral ou réformé ont longtemps été accusés de vider le judaïsme de son contenu et de se contenter de quelques pratiques. Les Juifs orthodoxes leur reprochaient également l’usage de la langue anglaise dans les prières en lieu et place de l’hébreu, langue sacrée. De plus, jusqu’en 1945, ces diverses mouvances prenaient de grandes distances avec le sionisme et leurs fidèles se voulaient d’abord américains. Depuis, les choses ont radicalement changé, tant en ce qui concerne le sionisme et le rapport à l’État d’Israël, que pour ce qui est des rites traditionnels. Ces pratiques retrouvent une certaine place tout comme l’hébreu a tendance à revenir dans les prières. En effet, très radical dans ses débuts, au point qu’en Allemagne les premiers réformateurs suggéraient d’abandonner la circoncision et de remplacer le Shabbat par le dimanche, ce mouvement a beaucoup évolué. Il conserve certaines innovations spectaculaires, par exemple les hommes et les femmes ne sont pas séparés, et les femmes peuvent revêtir kippa et châle de prière. D’une manière générale, les Juifs réformés ou libéraux mettent l’accent sur la parité entre hommes et femmes. C’est ainsi qu’en 1972, le mouvement « Reform » est devenu le premier mouvement juif à ordonner des femmes rabbins. De toutes les tendances du judaïsme, c’est actuellement le mouvement qui a le plus le vent en poupe aux États-Unis. Il continue d’évoluer, mais on constate, de façon générale, un retour à une pratique plus traditionnelle, ce que reflète la révision des principes de base intervenue en 1999. Le mouvement « Conservative » Le mouvement « Conservative », généralement appelé judaïsme historique ou judaïsme massorti – traditionaliste – en dehors des États-Unis, est relativement nouveau sur la scène du judaïsme francophone. Depuis le XIXe siècle, un certain nombre de Juifs ont toujours trouvé que le mouvement « Reform » allait trop loin dans son rejet de la pratique traditionnelle, mais que, pour sa part, le judaïsme orthodoxe maintenait des restrictions irréalistes par rapport aux impératifs de la vie moderne. À cet égard, le judaïsme massorti apparaît en quelque sorte comme un moyen terme. Les adeptes de ce mouvement respectent un grand nombre de prescriptions du judaïsme : ils mangent casher, observent le shabbat et les autres fêtes religieuses et prient quotidiennement. Cependant, ils considèrent aussi, à l’instar du mouvement « Reform », que la halah’a est fondée sur des circonstances datées et doit être révisée en fonction du contexte historique. Ils autorisent également ceux qui habitent loin de la synagogue à s’y rendre en voiture même pour le shabbat tout en préconisant d’y aller à pied dans la mesure du possible. Ils admettent également certains vins et